Sculptures créatives : cubes, écrous et Yoda

Ce concours organisé par l'Union du Métal argovienne pour ses apprentis en construction métallique en était déjà à sa sixième édition. Intitulé « Sculpture », il a fait la part belle à la créativité. Le concours s'est terminé le 10 juin par la remise des prix. Ce fut l'occasion de connaître les notes du jury et de mettre à l'honneur les apprentis. Les trois membres du jury ont évalué plusieurs critères : l'originalité, le choix et la combinaison des matériaux, la réalisation artistique, la stabilité ainsi que l'aptitude de l'oeuvre pour le quotidien.
L'exercice
Avant de commencer le travail, les apprentis ont dû esquisser leur idée. Mais c'est souvent pendant l'avancement du travail que le processus de création s'est véritablement mis en marche. Un participant déclare : « Les idées mûrissaient et fusaient au fil du temps. » Pour réaliser leur sculpture, les apprentis ont procédé à des soudures, des découpes, des perçages et des cintrages. En tout, 36 sculptures différentes ont vu le jour, 10 ayant été réalisées par équipes de deux. Les participants ont pu laisser libre cours à leur créativité. La sculpture devait toutefois ne pas excéder 3 m de haut, ne pas peser plus de 150 kg et ne pas dépasser 2 m2 de surface. En outre, les pièces mobiles étaient proscrites. L'usage d'autres matériaux comme le verre, la pierre, le bois, etc. était autorisé. Le chef de projet Kurt Lüscher s'est dit surpris de la diversité des sculptures et de l'inventivité des participants. Et d'ajouter : « Les apprentis ont travaillé avec précision et ont pris le sujet au sérieux. Pour moi, l'usage des différents matériaux reflète la diversité du constructeur métallique. »
Les lauréats
La première place est occupée par deux lauréats ex æquo : Yves Brühlmann et son oeuvre « Infinite » en acier plat cintré sur une plaque de laiton, et Adrian Sonderegger avec une réalisation en cubes imbriqués appelée « Durch und Durch ». La deuxième place revient à Jonathan Bucher pour « Realitätsverlust », une tête en écrous. La troisième oeuvre est un travail communautaire de Pedro Monterio et Simon Kohli intitulé « Yoda ». « Les travaux retenus présentent un rayonnement particulier tout en restant simples. Le nombre restreint d'éléments leur confère beaucoup d'expressivité. Ce sont des sculptures qui s'imposent d'elles-mêmes, sans ostentation », déclare Franz Arnold, membre du jury et sculpteur sur métal.
Pour Franz Arnold, les deux premières sculptures classées ex æquo dégagent quelque chose de particulier à deux égards : l'une est un cadre rectangulaire en acier plat épais transformé en une forme tridimensionnelle dynamique et équilibrée, tandis que l'autre est composée de tubes carrés et quadratiques particuliers. Dépouillées et simples, les deux oeuvres cadrent avec le sujet tout en étant singulièrement divergentes. L'oeuvre classée en seconde position sort aussi de l'ordinaire : de très fins écrous créent une oeuvre filigranée et solide représentant une tête.