avril 2024
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Balustrades et escaliers : la base de la construction métallique

Introduction

« La loi oblige les fabricants de balustrades et d'escaliers à respecter des normes harmonisées. »

"Au premier abord, la balustrade semble être un élément très simple. Des piliers, une rampe, des filières inférieure et supérieure, une plaque de base et quelques chevilles : et voilà un garde-corps tout simple. Sans les architectes, les balustrades ressembleraient toujours à cela.
Dans la pratique, le nombre de modèles différents montre bien qu'il n'existe guère de garde-corps simple. Je pense souvent avoir vu absolument toutes les variantes possibles. C'est alors que, quelques jours plus tard, une demande de calcul statique d'un tout autre genre vient bousculer mes certitudes. Tout ou presque est donc possible, et les variations quasi illimitées. Cela pourrait également expliquer la concision de la norme SIA 358
« Garde-corps ».
La parution de ce numéro de metall coïncide avec la publication de la directive TR001 de l'USM relative au dimensionnement des garde-corps, élaborée par la commission technique de l'Association professionnelle construction métallique de l'Union Suisse du Métal. Cette directive vise avant tout à définir des exigences statiques pertinentes pour les balustrades. En outre, l'USM, représentante des constructeurs de balustrades, entend par là assumer un rôle de précurseur.
S'il regarde les garde-corps installés, un spécialiste en statique se rendra vite compte que bon nombre d'entre eux sont sous-dimensionnés. Cela peut avoir des conséquences graves, mais le plus souvent, il ne se passe rien, notamment parce que les contraintes imposées par la norme ne surviennent presque jamais. Les vérifications statiques sont néanmoins de plus en plus exigées. Lorsque l'entrepreneur doit y procéder pour des balustrades déjà sous-dimensionnées, il se retrouve confronté à des problèmes pourtant faciles à éviter. La situation va changer avec l'entrée en vigueur de la loi sur les produits de construction le 1.7.2015. Par la loi, les fabricants de balustrades et d'escaliers seront désormais tenus de respecter des normes harmonisées, en l'espèce la norme EN 1090. La vérification statique est alors obligatoire afin que le produit puisse être commercialisé conformément à la loi. Les balustrades sous-dimensionnées devraient ainsi n'être plus qu'un souvenir. Il en va de même pour la construction d'escaliers. La statique doit impérativement être vérifiée et consignée.
Les logiciels de calcul statique actuels permettent de vérifier rapidement la statique des balustrades et des escaliers. Pour ces derniers, le comportement aux oscillations peut être analysé pendant le calcul statique. Cela assure au constructeur métallique une grande marge de sécurité en matière d'exécution et évite des discussions inutiles avec des clients tatillons. On me demande souvent si le constructeur métallique peut procéder lui-même au calcul statique. C'est en principe possible s'il fait également certifier le dimensionnement selon la norme EN 1090 et peut justifier d'une formation pertinente. Il faut néanmoins considérer qu'un ingénieur ne sait pas souder, pas plus qu'un comptable : chacun est spécialiste de son propre domaine. Les bons ingénieurs arrivent souvent à réaliser des économies de matériaux, ce qui fait faire des économies au constructeur métallique. Par ailleurs, l'élément le plus important de l'externalisation du calcul statique est souvent oublié, voire inconnu : un ingénieur externe est assuré ! En cas d'erreur, son assurance assume la responsabilité. En revanche, si l'entrepreneur fait une erreur de calcul statique, c'est lui qui doit en payer les conséquences !"