

Une décision stratégique
« Make or buy »
Un thème stratégique central dans la construction métallique est de savoir si certains composants ou étapes de travail doivent être réalisés à l’interne ou acquis à l’externe. Cette décision n’impacte pas seulement le temps et les coûts, mais aussi la qualité, les ressources et l’orientation de l’entreprise. Cet article présente les aspects favorables et défavorables de la fabrication à l’interne ainsi que les moyens permettant aux entreprises de construction métallique de prendre des décisions éclairées.
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« Make or buy »
Une décision stratégique
Un thème stratégique central dans la construction métallique est de savoir si certains composants ou étapes de travail doivent être réalisés à l’interne ou acquis à l’externe. Cette décision n’impacte pas seulement le temps et les coûts, mais aussi la qualité, les ressources et l’orientation de l’entreprise. Cet article présente les aspects favorables et défavorables de la fabrication à l’interne ainsi que les moyens permettant aux entreprises de construction métallique de prendre des décisions éclairées.
Les entreprises de construction métallique travaillent avec des exigences complexes tous les jours : les jardins d’hiver, vitrages, façades, balcons, balustrades ou escaliers ne sont pas des produits standard mais des solutions individuelles. Ils forment un assemblage de plusieurs composants, certains transformés, d’autres achetés prêts à l’emploi. Mais de nombreux éléments de construction soulèvent la question suivante : devons-nous les fabriquer nous-mêmes ou confier cela à des tiers ?
Un examen structuré des conditions-cadres est nécessaire pour pouvoir prendre cette décision en se basant sur les faits. Il ne s’agit pas que de simples considérations de coûts, mais de l’utilisation optimale des ressources de l’entreprise, de la garantie de la qualité et de l’orientation stratégique de l’entreprise.
Marchandise commerciale ou pièce finie
Un constructeur métallique achète des matériaux et des éléments de construction tous les jours. On distingue ici deux catégories principales :
• Les produits commerciaux : ces composants sont utilisés sans autre usinage. Le verre isolant, livré prêt à l’emploi par son fabricant, en est un exemple classique. Le montage peut être effectué par l’entreprise de construction métallique ; la création de valeur se limite à l’intégration dans l’ouvrage.
• Pièces finies : ici, un produit brut tel que de l’acier plat est par exemple transformé en balustrade ou en cadre. La création de valeur se situe clairement dans l’entreprise.
Pour les pièces plus spéciales telles que pièces laser, revêtements colorés, pièces usinées CNC ou pièces pliées, travaux de soudage spéciaux et autres, il faut répondre à la question suivante : pouvons-nous et devrions-nous effectuer ce travail nous-mêmes ?
Critères de décision : faire soi-même ou acheter ?
Ressources humaines
Est-ce que je dispose du personnel avec le savoir-faire et l’expérience nécessaires ? Un spécialiste externe peut produire plus rapidement, plus efficacement et avec moins de rebuts grâce à ses connaissances.
Temps à disposition
Avons-nous assez de temps pour fabriquer les pièces à l’interne dans les délais, sans retarder d’autres projets ? Ou une fabrication externe nous permet-elle d’être plus rapides ?
Taux d’occupation propre
En cas de fabrication externe, notre personnel est-il tout de même pleinement occupé ?
Qualité et précision
Pouvons-nous garantir nous-mêmes la précision et la qualité des matériaux ou des surfaces requises ? Les entreprises spécialisées disposent souvent de machines et de systèmes de contrôle qu’on ne peut pas exploiter de manière rentable dans sa propre entreprise.
Rentabilité
Que nous coûte réellement la fabrication à l’interne (préparation, logistique, découpe de matériaux, énergie, maintenance et amortissement des machines compris) ? Il vaut la peine de comparer cela avec le prix d’achat auprès du fournisseur, transport compris.
Sécurité des processus
Qu’est-ce qui cause le moins de perturbations dans l’entreprise ? Une fabrication externe peut souvent être mieux planifiée, les pics de production étant plus difficiles à gérer à l’interne. Néanmoins, les temps d’attente des livraisons externes peuvent freiner l’avancement des travaux.
Besoins d’investissement
Est-il judicieux d’un point de vue économique et stratégique d’acheter une machine pour fabriquer soi-même les pièces, ou le volume est-il trop faible et l’exploitation complète de celle-ci n’est-elle pas assurée ?
Sécurité et infrastructure
Disposons-nous de l’infrastructure nécessaire pour fabriquer le composant en toute sécurité et selon les normes (sécurité au travail, aspiration, moyens de contrôle ou certificats de qualité) ?
Focalisation sur la création de valeur et l’entrepreneuriat
Le principe suivant est souvent cité : « Chacun son métier et les vaches seront bien gardées. » Cela ne signifie pas qu’il faut éviter l’innovation ou le développement, bien au contraire. Il s’agit de renforcer l’activité principale et d’utiliser les ressources de manière ciblée.
Les constructeurs métalliques ne sont pas vitriers, thermolaqueurs ou fraiseurs CNC, sauf développement délibéré de l’entreprise dans ce sens. Se concentrer sur des activités créatrices de valeur à l’interne améliore généralement l’efficacité, la qualité et la satisfaction de la clientèle.
Exemple pratique : tour de balcons avec supports tubulaires
Une entreprise de construction métallique doit fabriquer et monter huit balcons annexes de plusieurs étages avec quatre piliers en tubes rectangulaires. Les supports tubulaires nécessitent de nombreux alésages de différents diamètres et d’autres découpes non radiales. L’entreprise pourrait percer et découper ces longs tubes sans problème. Il faudrait alors tenir compte de la manutention de ces composants longs dans l’entreprise et, bien sûr, du temps nécessaire aux perçages et fraisages.
Il serait aussi possible de faire livrer ces supports par le négociant en acier à une entreprise de laser à tubes 3D qui réaliserait les découpes. Ce type d’usinage à partir d’un plan ou d’un fichier DXF garantit une précision maximale et un usinage précis à des coûts relativement bas. Il est aussi possible de réaliser des marquages pour les plaques à souder, entre autres, afin d’éviter des mesures supplémentaires. L’entreprise peut ainsi se concentrer sur les autres activités nécessaires pour les balcons.
Bien des exemples sur des thèmes tels que la planification de l’exécution, le dimensionnement du chantier, les pièces de série générales, les montages, etc. pourraient être abordés ici.
Conclusion : des décisions stratégiques en connaissance de cause
Dans la construction métallique, décider entre fabrication interne et sous-traitance n’est pas une simple question de coûts. Les entrepreneurs doivent tenir compte de toute la chaîne de création de valeur, de la disponibilité des ressources à la stratégie d’investissement en passant par l’assurance qualité.
Il n’y a pas de réponse toute faite. Chaque entreprise doit décider de la bonne voie en fonction de sa structure, de sa position sur le marché et de ses objectifs. Il est important que ces décisions ne soient pas prises par habitude mais sur la base de critères clairs.
Connaître ses propres points forts, bien les évaluer et les utiliser de manière ciblée permettra de continuer à prospérer sur le marché, avec ou sans fabrication interne.
Il vaut la peine de vérifier souvent la stratégie « make or buy », surtout en cas de changements sur le marché, dans le parc de machines ou dans les effectifs. ■