mars 2024
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Un trio dangereux

Fenêtres / physique du bâtiment

C’est souvent lorsque des moisissures apparaissent sur un châssis ou dans le coin d’une pièce que l’on commence à tenter d’en trouver l’origine. Cet article explique pourquoi il s’agit souvent d’un entrelacs de causes et comment y remédier.


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Photo : EbingenDe la moisissure sur une fenêtre, c’est inesthétique, mais aussi très nocif.
Photo : Ebingen
De la moisissure sur une fenêtre, c’est inesthétique, mais aussi très nocif.

 

Fenêtres / physique du bâtiment

Un trio dangereux

Première publication M&T Metallhandwerk & Technik

C’est souvent lorsque des moisissures apparaissent sur un châssis ou dans le coin d’une pièce que l’on commence à tenter d’en trouver l’origine. Cet article explique pourquoi il s’agit souvent d’un entrelacs de causes et comment y remédier.

Texte : Jörg Dombrowski / Photos : divers

Les fenêtres jouent aujourd’hui plusieurs rôles et doivent répondre aux exigences les plus strictes, notamment en matière :
- d’isolation thermique,
- d’isolation phonique,
- de protection contre les intempéries (pluie battante),
- d’étanchéité des joints,
- de stabilité,
- de protection anti-effraction.
Lors du choix et du montage des fenêtres, le constructeur métallique doit connaître ces exigences et propriétés en matière de physique du bâtiment et en tenir compte.
Des sinistres ont souvent été constatés ces dernières années en raison de l’étanchéité de plus en plus forte des fenêtres modernes et de la condensation à leur surface, ce qui entraîne souvent la formation de moisissures. Cela était dû à la formation indésirable d’eau de condensation, provoquée essentiellement par trois facteurs interdépendants et généralement simultanés, à savoir la construction et la technique de montage de la fenêtre et des raccords, la conception du chauffage et la ventilation. La plupart du temps, ces trois facteurs forment un entrelacs de causes. La ventilation dépend par ailleurs de l’utilisation (lessive, douche, cuisine, arrosage des plantes, etc.).
La formation d’eau de condensation n’est acceptable que si elle est temporaire et faible, sur des surfaces qui n’absorbent pas l’humidité, p. ex. sur les vitres des fenêtres ou le carrelage des salles de bains. Tout contact avec des matériaux sensibles adjacents doit être évité. La formation d’eau de condensation constitue un risque lorsque :
- Elle provoque des moisissures inesthétiques et, surtout, nocives sur les surfaces des éléments concernés ;
- Le bâtiment est atteint et se détériore par la teneur en humidité élevée ;
- Elle accroît la consommation d’énergie de chauffage, vu qu’un matériau humide conduit mieux la chaleur qu’un matériau sec.
Après ce bref rappel de la problématique du chauffage, abordons surtout les causes de la formation de l’eau de condensation dues à la construction et au montage ainsi que le problème de la ventilation.

Assurez une circulation de l’air

Une mauvaise circulation de l’air dans les pièces pose problème et favorise la formation d’eau de condensation. Elle peut être due p. ex. à des pots de fleurs, des jardinières, des rideaux, de larges embrasures et une mauvaise disposition des radiateurs. L’utilisateur doit être sensibilisé à l’importance de ne pas entraver la répartition de la chaleur dans les zones critiques devant les fenêtres. Cependant, la protection solaire et anti-éblouissement, de plus en plus courante à l’intérieur, est également critique, car elle entrave fortement la circulation de l’air à la fenêtre.
Le chauffage au sol de plus en plus prisé réduit également la convection de l’air chaud en raison de la répartition uniforme de la température et des faibles températures de départ, favorisant la formation d’eau de condensation. Un « renforcement des zones périphériques » du chauffage devant les fenêtres et oriels au ras du sol est utile à cet égard.

Photo : FrengerThermographie d’une liaison de deux fenêtres en plastique. La température plus basse dans la zone inférieure est bien visible en raison du profilé en acier continu. Un manque d’étanchéité local est également probable.
Photo : Frenger
Thermographie d’une liaison de deux fenêtres en plastique. La température plus basse dans la zone inférieure est bien visible en raison du profilé en acier continu. Un manque d’étanchéité local est également probable.

 

 

Graphique : iftLes trois niveaux de la fenêtre. Le niveau d’étanchéité côté pièce doit être le plus étanche possible à l’air et disposé selon le principe « plus étanche à l’intérieur qu’à l’extérieur ».1 Niveau d’étanchéité à l’air2 Zone fonctionnelle3 Protection contre les intempéries
Graphique : ift
Les trois niveaux de la fenêtre. Le niveau d’étanchéité côté pièce doit être le plus étanche possible à l’air et disposé selon le principe « plus étanche à l’intérieur qu’à l’extérieur ».
1 Niveau d’étanchéité à l’air
2 Zone fonctionnelle
3 Protection contre les intempéries

 

Tenez compte de la ventilation forcée

Comme il est souvent difficile d’influencer le comportement de l’utilisateur en matière de ventilation, une ventilation indépendante des résidents est de plus en plus importante. La norme DIN 1946-6 Ventilation et conditionnement d’air ; Partie 6 : ventilation des logements, exige p. ex. que les nouveaux logements et certains logements rénovés intègrent un concept de ventilation qui fonctionne même en cas d’absence prolongée des occupants.
Le concept prévoit quatre niveaux de ventilation :
- Ventilation pour protéger de l’humidité, qui doit fonctionner indépendamment de l’utilisateur ;
- Ventilation réduite à mettre en œuvre en grande partie indépendamment de l’utilisateur et qui garantit, outre une protection des bâtiments, des normes minimales d’hygiène ;
- Ventilation nominale pour l’utilisation normale du logement ;
- Ventilation intensive pour des situations particulières (cuisine, lessive, etc.)
La ventilation indépendante de l’occupant prévue spécifiquement pour les deux premiers niveaux de ventilation peut être réalisée de différentes façons. Des systèmes de ventilation centralisés ou décentralisés avec récupération de chaleur, des ventilations par cheminée, des passages d’air extérieur dans le mur ou des aérateurs de fenêtres sont possibles. Le type de ventilation est généralement défini par le planificateur du bâtiment, qui élabore aussi le concept de ventilation.
Un tel concept peut aussi être nécessaire en rénovation, p. ex. lorsque plus d’un tiers des fenêtres sont remplacées ou que plus d’un tiers de la surface du toit reçoit une nouvelle isolation. En l’absence de planificateur, l’installateur de fenêtres doit informer le donneur d’ordre de la nécessité du concept de ventilation.
Des aérateurs de feuillure de fenêtres montés dans la feuillure et invisibles lorsque la fenêtre est fermée conviennent bien pour modifier des fenêtres existantes. Il peuvent prendre plusieurs formes :
- Aérateur de fenêtre dans le dormant ;
- Éléments rapportés au-dessus ou à côté du dormant ;
- Aérateur intégré à la tablette de fenêtre ;
- Aérateur de feuillure ;
- Aération régulée par les ferrures, qui ouvrent légèrement la fenêtre et offrent en même temps une protection anti-effraction et un apport d’air.
 

Photo : SpenkeUn sinistre : sur le profil de couplage non isolé de l’angle de la fenêtre, le pont thermique et la mauvaise conception du chauffage ont produit de l’eau de condensation, puis de la moisissure.
Photo : Spenke
Un sinistre : sur le profil de couplage non isolé de l’angle de la fenêtre, le pont thermique et la mauvaise conception du chauffage ont produit de l’eau de condensation, puis de la moisissure.

 

Veillez à une conception et un montage corrects

Plusieurs points sont à prendre en compte pour éviter l’eau de condensation, notamment lors de la construction et du montage des fenêtres. Outre l’étanchéité des joints correcte et conforme aux normes (le niveau d’étanchéité côté pièce doit être le plus étanche possible à l’air et disposé selon le principe « plus étanche à l’intérieur qu’à l’extérieur »), la position de montage des fenêtres dans le mur extérieur est également importante. Sur des murs extérieurs monolithiques, la fenêtre doit être placée dans le tiers médian du mur. Si le mur comprend une couche isolante, la fenêtre devrait être montée à cet emplacement. Se décaler davantage vers l’extérieur favorise la formation d’eau de condensation. Le placement de fenêtres dans un ancien bâtiment peut aussi s’avérer critique et accroître le risque de formation d’eau de condensation, surtout sur les embrasures latérales. Des mesures d’isolation complémentaires sont presque toujours requises en raison des matériaux de construction massifs utilisés autrefois.

Conclusion : évitez la moisissure

Outre les possibilités décrites pour éviter les moisissures (placement et conception corrects du chauffage, amélioration de la circulation de l’air et concepts de ventilation adaptés), il est fortement recommandé d’exploiter le potentiel d’optimisation thermique des fenêtres, notamment en recourant à des vitrages thermo-isolants de grande qualité aux joints périphériques thermiquement optimisés. En outre, l’utilisateur doit être informé des corrélations et accompagner activement les mesures.  ■

 

Évitez les erreurs typiques au montage

Pour les experts d’ift, les erreurs de montage suivantes sont des sources fréquentes de dommages :
- Planification, commande et exécution réalisées à la hâte ;
- Peu de détails standard pour le montage, des solutions spécifiques au projet sont généralement requises ;
- Détails d’exécution inexistants ou erronés, des solutions adaptées doivent être trouvées sur chantier ;
- Choix et utilisation de matériaux inadaptés et de matériaux de construction nouveaux, insuffisamment éprouvés sur le long terme ;
- Manque de formation et de perfectionnement des collaborateurs aux nouveaux matériaux et techniques ;
- Sous-traitance du montage et absence de contrôle.
(Source : ift Rosenheim)