mars 2022
mars 2022
Thomas Achermann (la gauche) , responsable du secteur de la construction métallique chez Senn AG, et Luc Musy, co-directeur et copropriétaire de Fünfschilling AG, s’engagent avec le groupe de travail pour l’encouragement de la relève.
Thomas Achermann (la gauche) , responsable du secteur de la construction métallique chez Senn AG, et Luc Musy, co-directeur et copropriétaire de Fünfschilling AG, s’engagent avec le groupe de travail pour l’encouragement de la relève.

 

metall+du

« Nous devons répondre aux besoins des jeunes »

Pour la première fois depuis quatre ans, le nombre des contrats d’apprentissage conclus dans la construction métallique a augmenté – une évolution qui doit être maintenue. Quels sont les défis actuels en matière d’encouragement de la relève et comment les maîtriser ? C'est à ces questions que Thomas Achermann et Luc Musy, membres du groupe de travail métal+toi, tentent de répondre dans cette interview.

Texte : Natalie Meleri

Interview:

Quel bilan tirez-vous de l’encouragement de la relève de l'année dernière ?
Thomas Achermann : nous avons été très heureux d'enregistrer une augmentation de 15 % des contrats d'apprentissage conclus par rapport à 2020. C'est la première fois depuis longtemps que les chiffres sont en hausse.
Luc Musy : je suis personnellement très heureux de cette augmentation. Nous espérons bien sûr que nos activités y ont également contribué. Je suis d'avis qu'il faut assurer soi-même la relève et c'est pourquoi il est important de promouvoir activement ses propres professions, ce à quoi nous travaillons en permanence.

A quels défis les entreprises sont-elles actuellement confrontées ?
TA : je pense que l'engagement est souvent sous-estimé. En exagérant un peu, peu importe que l'on cherche des apprentis ou des professionnels, il faut s’investir de la même manière. Il est aujourd'hui indéniable que les jeunes ayant de bonnes notes à l'école peuvent choisir leur place d'apprentissage.
LM : c’est exact et il s'agit de rompre avec des habitudes ancrées. « On a toujours fait comme ça » n'est tout simplement pas un argument. Je trouve personnellement très instructif de discuter avec des jeunes de mon entourage car il est important de connaître leurs besoins.

Comment peut-on atteindre les jeunes aujourd'hui ?
LM : il n'y a pas de bonne réponse à cette question. Il est important d'être présent partout.
TA : je suis d'accord. C'est la quantité et la diversité qui comptent : avoir un site internet à jour, participer à des salons professionnels, être actif sur les médias sociaux, mais aussi échanger avec son entourage – tout est important.
LM : afin d'être attractif pour les futurs apprentis, il faut être actif en tant qu'entreprise. Dans notre entreprise, nous proposons par exemple des après-midi de découverte des métiers pour les élèves des écoles secondaires et les expériences sont très positives.
TA : ce qui a certainement gagné en importance, ce sont les softskills. Une bonne équipe, de l'estime et des objectifs clairs ainsi qu'un bon encadrement pendant la formation deviennent de plus en plus importants. Il faut précisément mettre l'accent sur ces softskills, car ce sont elles qui distinguent une entreprise d'une autre.

De nombreuses entreprises ont déjà mis en place des activités formidables avec des après-midi de découverte ou des projets d'apprentissage.
De nombreuses entreprises ont déjà mis en place des activités formidables avec des après-midi de découverte ou des projets d'apprentissage.

 

Le stage d'initiation reste au centre de la recherche d'une place d'apprentissage. Comment les besoins des jeunes ont-ils évolué à cet égard ?
LM : la société est devenue plus dynamique et cela se remarque aussi dans les stages d’initiation. Il n'est souvent plus réaliste de proposer des semaines entières d’initiation et les entreprises devraient être plus flexibles en accueillant des jeunes pour un ou deux jours.
TA : oui, nous devons répondre à ces besoins. Les deux parties remarquent rapidement si cela leur correspond ou non et il est toujours possible de prolonger.

Qu'est-ce que les entreprises de construction métallique réalisent avec succès ? Que peuvent-elles encore améliorer ?
LM : il est toujours difficile de faire de telles déclarations générales. De nombreuses entreprises ont déjà mis en place des activités formidables avec des après-midi de découverte ou des projets d'apprentissage. Mais je suis également d'avis que nous pourrions nous inspirer davantage les uns des autres. Pourquoi ne pas demander comment un projet a été mis en œuvre, par exemple en lisant des articles à ce sujet dans les médias sociaux ? Ensemble, nous pouvons faire progresser l’encouragement de la relève.
TA : c'est un aspect très important. Je note aussi que les entreprises sont devenues plus ouvertes et plus accueillantes. C'est super !

Pourquoi les métiers de la construction métallique sont-ils adaptés à l'avenir ?
TA : nos métiers n'ont pas échappé à la numérisation et c'est une énorme chance. Si des jeunes sont intéressés par le travail avec des machines ultramodernes, ils le trouveront dans une grande entreprise, mais ceux qui préfèrent suivre la voie « classique » peuvent très bien le faire dans une petite entreprise.
LM : l'évolution nous offre plus de possibilités et rend notre travail plus précis. Nous devrions l'intégrer davantage dans le discours et intéresser ainsi davantage de personnes à nos métiers.

C'est précisément l’objectif de la campagne métal+toi : inciter davantage de jeunes à s'intéresser aux métiers de la construction métallique. Est-il atteint ?
TA : métal+toi souhaite créer le plus de points de contact possible. Cela implique que les entreprises puissent obtenir gratuitement du matériel d'exposition pour les salons ou des après-midi de découverte. Nous souhaitons sensibiliser le public à nos métiers intéressants par un travail ciblé dans les médias et les réseaux sociaux.
LM : l'association collabore en outre depuis peu avec la plateforme de places d'apprentissage Yousty, devenue le point de contact numéro un pour la recherche de places d'apprentissage au cours des dernières années.
TA : j'aimerais aussi rappeler notre coffret de stage d’initiation. Il peut être commandé gratuitement par les entreprises et contient des informations utiles et des goodies pour les stagiaires.

Quelle est la priorité du groupe de travail pour 2022 ?
LM : nous avons lancé l'année dernière le projet « métal+toi à l’école », que nous continuons à développer. Il consiste à faire venir des ambassadeurs de la construction métallique dans les classes pour leur faire découvrir le travail du métal – une réussite avec des réactions positives qui nous incitent à continuer.
TA : je me réjouis également de développer encore davantage le projet dans les régions. Nous y voyons un grand potentiel et considérons la collaboration avec les écoles comme très importante. Les SwissSkills se tiendront par ailleurs à Berne. Nous mettrons tout en œuvre pour présenter au mieux nos métiers.

Que souhaitez-vous pour l'année 2022 ?
LM : que les mesures mises en place portent les fruits prévus et que le nombre de places d'apprentissage occupées continue d'augmenter.
TA : augmenter le nombre de places d'apprentissage est certainement un objectif. J'espère également que les missions des ambassadeurs seront nombreuses et réussies et que le nombre de coffrets de stage d’initiation envoyés augmentera.

www.metall-und-du.ch    ■