Portes

La maintenance des portes : une nécessité

Texte : Jan Birkenfeld, Braunschweig. Photos : Fotografixx

Les portes électriques doivent être maintenues régulièrement ; au moins une fois par an, voire davantage en cas d’usage intensif. C’est ce que prévoit la norme SN EN 12635. La directive Machines et les normes liées au produit doivent aussi être respectées et il convient de déterminer précisément quelle norme s’applique. À cela s’ajoutent encore les directives applicables aux entraînements, dispositifs de blocage, etc. « Chaque porte doit donc répondre aux normes actuelles », explique Michael Rahe, expert en portes chez Hörmann, à Brockhagen.

Accumulez des connaissances techniques

Une personne qui réalise des maintenances doit maintenir résolument et continuellement à jour ses connaissances techniques. Cela passe par des formations régulières. Pour acquérir les connaissances techniques nécessaires, les formations continues offertes par les fabricants s’imposent, surtout pour les artisans qui ne travaillent qu’avec un nombre limité de fabricants de portes. Alexander Bauer, expert en portes pour le fabricant Teckentrup, à Verl, recommande d’entretenir son savoir-faire, ne fut-ce que pour des raisons de responsabilité : « L’expert en charge de la maintenance doit confirmer, par sa signature, qu’il a respecté toutes les normes ; sa responsabilité est engagée en cas de dommages s’il ne peut justifier son expertise au moyen de telles formations régulières ». Renoncer à une maintenance peut vite entraîner des problèmes d’assurance ou de responsabilité pour l’exploitant de la porte en cas de sinistre. Les fabricants de portes doivent impérativement attirer l’attention sur ces risques et proposer la solution via un contrat de maintenance.
L’exploitant transfère ainsi le risque de responsabilité à l’entreprise de maintenance et sa porte demeure en permanence maintenue conformément aux normes. Quant à l’entreprise artisanale, elle se doit de respecter très précisément elle-même les obligations de contrôle et de les documenter clairement. À cet égard, il est recommandé de se conformer précisément aux rapports de contrôle des fabricants. L’absence de consignation par écrit augmente directement le risque de responsabilité. De même, tout problème doit être noté et signalé à l’exploitant (via les rapports de contrôle). Sinon, des conséquences pénales ne peuvent être exclues en cas de sinistre.
Il va de soi que la personne qui effectue le contrôle doit aussi disposer de l’équipement adapté, comme des systèmes de mesure appropriés, p. ex. pour pouvoir vérifier et démontrer l’évolution de la force au cours du temps au niveau des bords de fermeture. Malgré toutes les normes, utilisez des contrats de maintenance : il n’existe pas de directives pour les contrats de maintenance. Le contrat doit définir les coûts et les interventions par an, tout comme l’ampleur des maintenances. L’exploitant ne manque ainsi aucune échéance et il conserve ses droits de garantie. « L’idéal est un contrat par client, car chaque client a ses propres besoins, souhaits ou exigences qui vont au-delà du travail de maintenance purement légal », explique Alexander Bauer. Cette approche permet à son entreprise de soutenir les constructeurs métalliques d’Allemagne dans la conception du contrat. « Le contrat de maintenance devrait donc toujours être formulé pour rencontrer toutes les exigences. » Comme la maintenance procure de la sécurité à l’exploitant tout en lui évitant du travail, ces offres conviennent aussi pour les acquisitions au niveau des installations existantes.
  

Misez sur le partenariat

Les constructeurs métalliques sont le lien entre l’exploitant et le fabricant de portes. Une collaboration étroite génère des processus efficaces et, surtout, de la confiance. Un partenariat s’avère donc payant. Les registres d’essais et listes de contrôle sont déjà des outils importants ; ils peuvent compter jusqu’à 200 points, du contrôle visuel de la configuration à la sécurité de rupture de ressort. Le secteur propose différents modèles de partenariat. Même si cela lie plus étroitement l’entreprise artisanale à un fabricant, les deux parties y trouvent des avantages. Ainsi, Teckentrup collabore avec des partenaires régionaux certifiés et leur offre aussi un service sur mesure pour la maintenance et les réparations. « Nous apportons notre aide à de nombreux niveaux et selon les besoins : en cas de capacités insuffisantes, d’absence de qualifications, etc. En cas de doute, nous intervenons avec le constructeur métallique pour satisfaire le donneur d’ordre », explique Alexander Bauer.

« Notre équipe de maintenance intervient aussi pour des entreprises qui ne montent p. ex. quasiment que des portes intérieures et pour lesquelles former un spécialiste en maintenance ne serait pas rentable », ajoute-t-il. Hörmann offre aussi un suivi des portes via Internet qui permet de réduire les frais d’exploitation : basé sur l’Internet des objets, « SmartControl » permet une maintenance préventive, des analyses techniques et un service après-vente optimisé en cas de défaillances. Le système est relié aux portes via Internet. Cela permet la surveillance permanente des portes pour éviter ou identifier anticipativement toute défaillance inattendue. Michael Rahe explique : « SmartControl permet d’anticiper le remplacement des pièces d’usure pour éviter les arrêts. » Mais une maintenance régulière sur place, telle que prescrite par la loi, demeure requise. De même, pour des raisons de sécurité, SmartControl ne permet pas d’intervention directe dans la commande de la porte. Toutes les activités initiées par le service après-vente Hörmann via le cloud sont donc confirmées manuellement par l’exploitant sur la porte. Toute modification nécessite donc le consentement du propriétaire. Sur les portes coupe-feu, le risque est accru. Une absence de maintenance qui entraîne une perte de couverture d’assurance peut vite mettre une exploitation en péril. Il faut aussi tenir compte des normes en la matière, p. ex. quand la porte est intégrée à l’installation d’extraction de fumée.

Conclusion : misez sur la maintenance

La maintenance des portes est un secteur lucratif. Elle est prescrite par la loi (y compris en Suisse). Pour une entreprise artisanale axée sur le service, la maintenance est un devoir, mais aussi un instrument de fidélisation. Les contrats de maintenance améliorent la production de base de l’entreprise. Planifiés avec clairvoyance, ils peuvent même remplir le carnet de commandes, surtout pendant les mois creux.

Cas particulier

L’obligation de maintenance s’applique aussi aux portes de garage des particuliers lorsque celles-ci intègrent un entraînement électrique et donnent sur un lieu public. Nous recommandons au moins d’informer les clients privés, idéalement en leur faisant confirmer la réception par écrit. ■