« métal+toi à l'école »

De l’élève au constructeur métallique

Texte : Natalie Meleri / photos fournie 

Le travail sur métal étant rarement au centre des cours de travaux manuels dans les écoles, c’est pourquoi le projet « métal+toi à l'école » de la campagne de promotion des jeunes talents de Metaltec Suisse s'efforce depuis plusieurs années de changer cette situation. On peut ainsi rencontrer de nombreux ambassadeurs et ambassadrices en Suisse alémanique et romande qui rendent visite à des classes pour leur présenter non seulement le travail sur métal, mais aussi les métiers du secteur de la construction métallique. Florian Resch est l'un de ces ambassadeurs. Il s'engage dans le projet depuis cinq ans, pendant lesquels il a encadré douze classes de travaux manuels. Pour ce constructeur métallique expérimenté, cet engagement est plus qu'un projet secondaire, c'est une affaire de cœur.
Cela fait deux ans et demi que ce chef d'atelier qualifié ne travaille plus dans une entreprise de construction métallique, mais chez Jansen Stahlsysteme à Oberriet. « Parfois, cela me manque de ne plus être dans l'atelier », précise-t-il. L'échange direct avec les apprentis, qu'il a toujours aimé former, lui manque également. Il apprécie d'autant plus son rôle d'ambassadeur, qui lui permet d'être en contact direct avec les jeunes.

 

Des missions d'ambassadeur qui ont un impact

Fin août, il a accompagné une classe à Schwellbrunn, où il était déjà intervenu l'année dernière dans le cadre d'un projet. Enthousiasmé par le déroulement du projet, l'enseignant a à nouveau fait appel à M. Resch. Il est toutefois courant qu'un ambassadeur fasse preuve d'initiative personnelle : « C’est à moi de prendre contact avec les écoles afin de pouvoir réaliser de nouveaux projets. J’écris la plupart du temps à l'administration scolaire en lui demandant de transmettre notre offre aux enseignants concernés. Dès que les écoles nous connaissent, tout devient plus facile », explique M. Resch.
Lors de son premier rendez-vous à Schwellbrunn, il se souvient combien la classe s’était montrée réservée : « Au début, les élèves étaient timides, mais après deux ou trois heures, ils se sont tellement ouverts que j’ai même parfois dû les freiner un peu. » Il a été particulièrement heureux de voir la réinscription d'un élève qui avait déjà suivi le cours facultatif sur le métal l'année précédente. « Cela montre qu'il y a un réel intérêt. Je vois chez cet élève un réel potentiel pour un apprentissage en construction métallique. » De tels moments sont pour Florian Resch des expériences particulièrement gratifiantes. Ils sont la preuve que ses efforts portent leurs fruits, parfois même avec des résultats très concrets : l'année dernière, un élève de Schwellbrunn ayant participé au cours a ensuite commencé un apprentissage en construction métallique. Lors d'un autre projet, une élève a découvert le plaisir du travail manuel : « Il n'est pas exclu qu'elle apprenne elle aussi un métier manuel », déclare M. Resch non sans fierté.

Soutien également pour les enseignants

Pendant ses cours, M. Resch ne se contente pas de familiariser les jeunes avec la pratique mais il leur propose également une brève présentation des métiers de la construction métallique. Il met délibérément l'accent sur des projets auxquels il a lui-même participé et donne des exemples : « Les élèves sont particulièrement captivés et très impressionnés lorsqu’ils réalisent ce que l'on construit et fabrique dans nos métiers », ajoute M. Resch convaincu.
Il ne se concentre cependant pas uniquement sur les jeunes puisqu’il offre également son soutien aux enseignants afin qu'ils puissent, dans le meilleur des cas, utiliser eux-mêmes le métal avec leurs classes. Il a ainsi déjà conseillé plusieurs écoles dans l'acquisition de matériel afin que les ateliers soient équipés de manière optimale. Il propose également des cours de soudage pour les enseignants si nécessaire. « Cette aide est très appréciée et contribue à faire revenir le travail sur métal dans les ateliers », affirme M. Resch avec assurance.
On remarque que Florian Resch est passionné par son métier et par le projet. C'est pourquoi il le recommande et encourage ses collègues à devenir eux aussi ambassadeurs et ambassadrices. Florian Resch en est convaincu : « Nous devons mieux faire connaître le métier de constructeur métallique et transmettre notre fierté professionnelle. La relève ne tombe pas du ciel, mais grâce à notre engagement, nous pouvons susciter l'enthousiasme des jeunes et les attirer vers notre secteur. »  ■