Un investissement clairvoyant

Critères d’évaluation d’un centre d’usinage

Texte et photo : rédaction

Le marché des constructions métalliques de fenêtres, de portes et de façades est en pleine mutation, avec des exigences croissantes en termes de précision, d’efficacité, de numérisation et de durabilité. La question de la technologie de fabrication optimale est soulevée à une fréquence croissante. Un investissement dans un centre d’usinage marque une étape décisive, tant sur le plan stratégique qu’économique.
Une question se pose dans ce contexte : quels critères sont déterminants pour prendre une décision éclairée ?

Exigences techniques

L’évaluation se concentre sur les possibilités techniques d’un centre d’usinage. L’éventail des tâches d’usinage (sciage, fraisage, perçage, poinçonnage, etc.) doit être adapté au matériau du profilé et à la gamme de produits souhaitée. Aujourd’hui, les centres CNC multi-axes offrant un degré élevé de précision et de répétabilité s’établissent comme la norme.
La compatibilité des matériaux constitue un critère de taille. Alors que les profilés en aluminium ont en général des parois minces et sont faciles à usiner, les profilés en acier posent des exigences plus élevées en termes de performance des machines et des outils. Les centres d’usinage doivent donc être parfaitement adaptés au matériau du profilé, tant sur le plan mécanique qu’en ce qui concerne la commande logicielle. Il convient en outre d’évaluer le degré d’automatisation. Les centres entièrement automatisés nécessitent peu de personnel et réduisent le taux d’erreurs. Dans le même temps, il convient de vérifier s’il existe une certaine flexibilité dans le choix des différents systèmes de profilés, en particulier pour les entreprises qui travaillent avec plusieurs fournisseurs de systèmes tels que Heroal, Reynaers, Schüco, Wicona, etc.

Intégration logicielle : l’intelligence numérique joue un rôle décisif

Sans intégration logicielle cohérente, la « production moderne » atteint rapidement ses limites. La connexion CAO/FAO s’est aujourd’hui établie comme la norme. Elle permet de transmettre directement à la commande de la machine des données provenant de programmes de construction. L’intégration de solutions telles qu’Orgadata, LogiKal, Janisoft, Wictip ou SchüCal est particulièrement répandue dans la construction métallique. C’est pourquoi un centre d’usinage doit non seulement être convaincant sur le plan du génie mécanique, mais offrir également des capacités d’interfaçage.
Dans le contexte de l’industrie 4.0, des thèmes tels que la mise en réseau des machines, la télémaintenance et l’évaluation des données gagnent également en importance. Une gestion intelligente de la production basée sur des systèmes ERP peut par exemple contribuer à l’optimisation des stocks ou à une meilleure planification des capacités. Dans le cadre de l’intégration logicielle, la cybersécurité doit impérativement être garantie.

Économie : la question de la rentabilité

Un investissement dans un centre d’usinage représente un engagement financier considérable, parfois à six chiffres. Il convient donc d’analyser les coûts d’investissement et d’exploitation par rapport à la productivité attendue et aux économies potentielles. Au-delà des coûts d’acquisition, il faut tenir compte des dépenses courantes pour l’énergie, la maintenance, les outils et les formations. Le calcul du retour sur investissement (ROI) est ici essentiel : en combien de temps sera amorti le système ? Contribuera-t-il à réduire les temps de fabrication, à diminuer les pertes et à affecter plus efficacement les ressources en personnel ?
Les différentes possibilités de financement doivent également être évaluées et analysées.

Site et infrastructure

Un centre d’usinage performant nécessite des conditions-cadres adéquates sur le plan technique et de l’espace disponible. Il faut notamment avoir un espace suffisant pour les machines et le stockage du matériel, la portance du sol doit être appropriée et l’alimentation du site en électricité, en air comprimé et, le cas échéant, en aspiration doit être suffisante. Les facteurs logistiques tels que l’accessibilité pour la livraison et l’expédition, la proximité avec les fournisseurs et les clients ainsi que l’extensibilité du site doivent également être pris en compte en amont.
En principe, il est recommandé de contacter suffisamment tôt un ou plusieurs fabricants de machines et de se faire conseiller de façon exhaustive.

« En principe, il est recommandé de contacter suffisamment tôt un ou plusieurs fabricants de machines et de se faire conseiller de façon exhaustive. »  

Personnel et organisation

Malgré toute cette automatisation, l’humain reste au centre de la production et les besoins de formation et de qualification font donc partie des critères d’évaluation essentiels. Les installations à commande numérique requièrent du personnel spécialisé bien formé, maîtrisant à la fois le génie mécanique et les logiciels. Les concepts de formation des fabricants de machines ainsi que l’assistance dans le domaine de l’après-vente jouent ici un rôle important. De même, il convient de désigner clairement les personnes en charge de remplacer les utilisateurs principaux. Dans le même temps, un centre d’usinage modifie l’organisation du travail dans l’entreprise : Les processus deviennent plus numériques, le travail évolue. Cela signifie également qu’il ne faut sous-estimer le thème de la gestion du changement dans la phase d’introduction.  

Exigences légales et normatives

Enfin, toutes les machines doivent être conformes à la norme CE et satisfaire aux exigences de la directive Machines. En outre, les prescriptions relatives à la sécurité au travail et à la protection de la santé ainsi qu’à la protection de l’environnement doivent être respectées. D’éventuelles mesures de protection contre les émissions ou le bruit doivent également être examinées.

Conclusion : avoir une approche globale et prendre des décisions stratégiques

L’implantation d’un centre d’usinage va bien au-delà de la mise à niveau technique. Il s’agit d’une étape stratégique qui garantit la compétitivité d’une entreprise à long terme, à condition que la décision se fonde sur une évaluation globale. En tenant compte dans la même mesure des facteurs techniques, économiques, numériques et humains, on crée les bases d’une fabrication pérenne dans la construction métallique moderne.  ■